Le castor, une aide à la biodiversité
Au programme des activités proposées par l'Université Populaire de la Broye, la visite d'exploration guidée par M. Alain Maibach, biologiste, connut beaucoup succès durant la matinée de samedi dernier à Palézieux.
Il s'agissait de découvrir les castors vivant dans le bras de rivière de la Mionne, lors d'une balade le long des rives de ce cours d'eau. A l'aide de divers documents et outils complétant cette visite, il fut dès lors possible de connaître la vien des castors ainsi que leur rôle de véritables paysagistés aidant à la
biodiversité. Protégés depuis 1962, les castors ont longtemps été exterminés, car on attribuait des vertus thérapeutiques aux sécrétions de leurs corps et leur fourrure était très recherchée. De plus, on croyait que ce rongeur était un prédateur des poissons, ce qui s'est révélé être totalement faux
avec le temps.
Depuis toujours, le castor a con-. tribùé à la dynamique des habitats. En s'installant en divers endroits et en modelant le paysage, il crée une mosaïque de nouveaux habitats et favorise ainsi la biodiversité et le retour de nombreuses espèces animales et végétales. Doté d'incisives aussi tranchantes qu'une PinceMonseigneur», le castor est un animal crépusculaire et nocturne. C'est un très bon nageur, cependant assez gauche sur la terre ferme, sa constitution n'étant pas vraiment faite pour marcher. L'ouïe et l'odorat sont très développés chez ces rongeurs, mais leur vue est plutôt faible.
La nourriture de ces animaux est de type ligneuse, exclusivement composée de végétaux comme des écorces d'arbres, du bois tendre ou des herbes les plus diverses.
Le castor ne se refuse cependant pas certaines douceurs comme les fruits, les betteraves ou le mais, si d'aventure elles sont situées sur son chemin. Très adaptable, le castor vit dans des environnements aquatiques les plus divers et occupe le plus souvent un espace minimum vital de rives de 1 à 3 km. Il coupe des arbres atteignant 0 cm de diamètre et parfois plus, afin de se nourrir et de construire son habitat.
Les barrages qu'il construit tel un spécialiste lui permettent de créer un plan d'eau navigable lui facilitant le transport du bois. Ces constructions maintiennent également un niveau d'eau qui l'aide à conserver l'entrée de son logis immergée dans
une rivière.
Le castor se crée ainsi une véritable «maison», comportant un tunnel d'entrée, une première chambre d'accès, ainsi qu'une chambre d'habitation où il se repose et où la femelle allaite, ses petits. Une cheminée d'aération est prévue, de même qu'une indispensable sortie de secours. Bûcheron invétéré, possédant une intelligence qui nous dépasse, le castor est littéralement programmé à la construction de son terrier et de différents barrages. Cela n'est pas sans occasionner certains conflits de voisinage avec l'homme, bien que des indemnités existent. Evidemment, quelques plants de maïs sont plus faciles à indemniser qu'un arbre fruitier, qui est parfois la «proie» de ces doux et charmants rongeurs...
Selon l'association «Beaverwatch'>, il est généralement admis
en Suisse qu'il faut réserver plus de place aux berges des cours d'eau. Si l'on revitalise à l'avenir de nombreux ruisseaux et rivières, le castor s'aventurera beaucoup moins sur le territoire de l'homme. .Ayant appris à «lire» les abords des rivières et à reconnaître les différents signes inhérents à la présence de castors, c'est ravis que les participants à cette sortie ont remercié M. Maibach pour ses lumières à propos de ce sujet bien méconnu.
Références:
- M. Alain R. Maibach, biologiste
- Beaverwatch, Association pour l'intérêt du castor en Suisse.